L’église Saint-Martin de Montipouret
La partie la plus ancienne de l’église Saint-Martin est le chœur, que l’on peut dater du XIIème siècle. Il est voûté d’un berceau en pierres brisé et comporte plusieurs chapiteaux romans ; au nord un curieux assemblage dissymétrique d’oiseaux et de quadrupèdes et au sud, des motifs d’entrelacs. A l’entrée, une peinture murale de la fin du Moyen Age est difficile à interpréter : s’agit-il d’une représentation de Saint-Martin ou d’une illustration allégorique du bien et du mal ?
L’ensemble du monument a été reconstruit entre 1480 et 1530 (de cette époque date aussi la croix de l’ancien cimetière), par le curé Pierre Luneau, dont la famille était très présente dans la paroisse aux XVème et XVIème siècles et qui bâtit la chapelle sud Sainte-Catherine (à droite). Le chevet plat est orné d’un vitrail réalisé dans les années 1960 par les ateliers Georges Dettviller et Robert Tillier d’Issoudun, sur un projet d’André Pierre, Professeur à l’Ecole des Arts Décoratifs. Il représente la résurrection du Christ. La verrière est entourée de deux crédences (niches) ogivales. La nef est couverte d’un berceau en bois, le porche est surmonté d’un clocher massif. La chapelle du nord, à gauche, possède des clefs de voûte reproduisant les armoiries des anciens fiefs de la commune (Veniers, Angibault, Angibault-Sous-Corlay, etc.).
Au pied de l’autel de la Vierge, une dalle donne accès à une crypte où étaient inhumés les curés. Cette sépulture fut redécouverte récemment ; certains y virent à tort le départ d’un souterrain…
A l’extérieur on remarquera deux élégants portails de style gothique flamboyant : l’un à l’entrée de la chapelle de gauche ; l’autre à l’ouest (une église est toujours “orientée”, dirigée vers l’est), au dessus de l’entrée principale, avec un tympan garni d’un écusson nu et, sur un cadre rectangulaire, deux niches avec les représentations d’un saint martyr, tenant une palme, et de Saint Catherine.
Texte de Gérard Guillaume